Épisode 20 : La vérité
Pierre s'était réveillé et avait entendu au nouvelle que l’école fermait pour ce lundi matin, alors il avait décidé de devancer le déménagement à aujourd'hui. Il rentra dans l’appartement, malgré les circonstances tristes de ses jours et l'humeur basse de tout le monde. Il ne pouvait s’empêcher de ressentir de la joie en pensant qu'il emménageait aujourd’hui avec Marie. Il fit le tour des pièces et imagina dans sa tête l’aménagement des salles. Il sortit de là à onze heures et demi après avoir aidé le déménageur, qu’il avait engagé, à transporter quelques meubles. Maintenant, dans l’appartement, il y avait une armoire, un bureau et leur lit.
Marie se réveilla en sursaut, elle avait fait un cauchemar horrible, puis elle sourit en voyant ses valises sur le sol et les quelques trucs pas trop lourds dans les boîtes de carton. Elle se leva rangea son pyjama dans sa boîte de vêtement, s'habilla, puis appela Pierre, qui lui indiqua qu'il allait la chercher. Elle jeta un coup d'œil vers le réveil, il annonçait midi et demi, lorsque Pierre arriva elle embrassa David qui sortait de sa chambre et sentit une odeur d’alcool se dégager de lui. Marie en eu un pincement au cœur mais, essaya de retenir ses larmes. Puis elle descendit en bas avec ses valises qu’elle installa sur le siège arrière. Les déménageurs rentrèrent dans la maison et allèrent chercher les meubles dans la chambre sur le regard plein de larmes de David. Marie se retourna vers David, car elle ne pouvait pas partir sans lui avoir parler un peu, alors ils allèrent dans la cuisine.
- Je vais t’appeler, Dav. Je ne veux pas faire la mère poule, mais je sais que tu ne vas pas bien, alors je veux absolument prendre des nouvelles de toi, même si on va se voir à l’école.
- Bah ça ira, j'ai tout ce qui me faut ici, dit David en se passant une main dans les cheveux.
- Si tu parles de la bière, ce n’est pas vraiment ce qui te faut.
- Allez, Pierre doit 'attendre, dit-il alors pour éviter de parler de ce qu’il faisait.
Jessy fit alors irruption dans la cuisine.
- Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi ce camion de déménagement ? Demanda Jessy.
- C’est ma sœur pis Pierre qui s’en vont dans un trou pour mieux faire l’amour, dit alors David en haussant les épaules.
- Ah David, je suis contente que tu n'aies pas perdu ton sens de l’humour, dit alors Jessy en riant.
- Il ne faudrait pas que je perde tout ce qui me reste, répondit-il alors. Puis, ce n'était pas que pour rire, c’est vraiment la raison qu’ils ont de déménager.
- C’est pas vrai, dit alors Marie après avoir cesser de rire.
Pierre entra à son tour dans la cuisine et s'approcha de David. Il trouvait ça désolant de le voir ainsi et il fut encore plus déçu de constater qu'il sentait la bière.
- Tu veux venir avec nous ? Demanda Pierre qui était un peu inquiet.
- Non, répondit David.
- Et moi ? Demanda Jessy un peu perdu.
- Tu peux rester ici, je ne te mangerai pas, dit alors David. Si tu veux, je vais t’apprendre à jouer de la bass.
- C'est trop cool ! Dit-elle alors, le sourire aux lèvres.
- C'est impressionnant, mon frère va devenir professeur, dit alors Marie en riant.
- Ce n’est pas la première fois que je vais apprendre quelque chose à quelqu'un, dit-il alors en perdant le sourire et en se dirigeant vers sa chambre après avoir dit à Jessy de l'attendre.
David s'empressa de s’habiller et de prendre sa bass pour aller rejoindre Jessy qui l'attendait dans le salon. Il n'avait pas voulu voir sa sœur et Pierre partir ensemble, car qu'il dise n'importe quoi, il allait s'ennuyer de voir sa sœur tous les jours. Il se concentra sur les progrès de Jessy et lui donna plusieurs conseil pour qu’elle s'améliore. David doutait que se soit une bonne idée, car la dernière fois qu'il avait fait ça c’était avec Véro et ça lui rappelait sans cesses les beaux moments qu’ils avaient vécu ensemble.
- David, on peut arrêter, dit alors Jessy qui avait remarqué son changement d’humeur.
- C'est pour toi, répondit-il en haussant les épaules et en passant une main sous ses yeux pour ne pas pleurer.
- Tu penses à Véro, dit-elle en rangeant la bass de David.
- Ce n'est pas trop dur de deviner à qui je pense.
- Je sais, je suis désolée.
- Ce n'est pas ta faute. C'est moi qui ne sait plus quoi faire, je me disais que de passer l'après-midi avec une amie pourrait me changer les idées, mais j'ai eu tord.
- Tu devrais aller la voir, Véro. Je suis certaine qu'elle aussi aimerait de parler.
- Je ne sais pas vraiment. Hier, je l'ai vu dans le bus et elle me disait qu'elle ne voulait pas me dire la vérité de peur que je ne la crois pas.
- Es-tu prêt à la croire ?
- Ouais. Je suis prêt à tout.
- Alors, va lui dire. Si tu lui dis ça, je ne vois pas pourquoi elle ne te le dirait pas ce qui c’est réellement passé.
- Je vais y penser.
Jessy fit un sourire, puis serra David dans ses bras pour le consoler un peu et resta surprise de voir qu'il pleurait.
Jeff s’était levé avant tout le monde et était allé faire le petit déjeuner pour l'apporter à sa sœur. Il avait tout mit ce qu’elle préférait dans un plateau et était rentré dans sa chambre pour la réveillé. Véro resta surprise en voyant que c’était son frère qui était assis sur son lit avec un plateau dans les mains.
- Qu'est-ce que tu fais là ? Demanda Véro, encore endormie.
- Tu n'as pas manger depuis samedi, alors je t'oblige à manger. Puis, il n'y a pas d’école aujourd'hui, il paraît qu'il y a eu un dégât d’eau.
- Tu es trop gentil, Jeff, dit alors Véro.
- Je fais ce que je peux pour ma petite sœur. Sauf que je ne pourrai pas réparer ce qui s'est passé entre toi et David.
- Je sais ça.
- Pourquoi tu restes là ?
- Parce que je ne sais pas quoi lui dire. Je vais peut-être aller le voir, aujourd’hui.
- Tu peux me montrer tes bras ?
- Pourquoi ? Dit alors Véro en regardant Jeff dans les yeux.
Jeff ne répondit pas et prit doucement une des mains de Véro et souleva la manche de sa veste. Il put voir une dizaine de coupure plutôt profonde, tout le long de son bras. Jeff remit la manche sur le bras de Véro et se leva, puis il prit le téléphone.
- Qu'est-ce que tu fais, Jeff ? Demanda Véro inquiète.
Jeff ne répondit pas et tendit le téléphone à Véro, qui le porta à son oreille.
- Salut, dit la voix d’un jeune homme.
- David ? Dit alors Véro en foudroyant Jeff du regard.
- Ah c’est toi. Pourquoi tu m’appelles ?
- Je ne sais pas. C'est Jeff qui…ah pis il avait raison de faire ça. Il faut vraiment qu'on se parle.
- Je le crois aussi. Tu veux que je vienne chez toi ?
- Ouais.
- J'arrive dans euh…deux minutes.
Véro n'ajouta rien et raccrocha. Elle se tourna vers Jeff et lui fit un petit sourire gênée. Il comprit qu'il fallait qu'il sorte, alors Véro ferma ses rideaux pour s'habiller rapidement et se peigner un peu. Elle resta surprise en entendant cogner à sa fenêtre, elle ouvrit ses rideaux et vit que David était derrière la fenêtre, elle ne posa pas de question et l'aida à rentrer.
- La porte existe, dit alors Véro en se tournant vers le mur.
- Je voulais juste me rappeler les bons moments où je montais à ta fenêtre. Je t’aime, tu sais et je ne peux pas comprendre pourquoi on n'est plus ensemble.
- Peut-être parce que c’est ce qui nous faut. Je me dis qu’on n’était peut-être pas fait l’un pour l’autre, ça arrive qu’on se trompe.
- Je ne me trompe pas, moi. Je t’aime, Véro et je n’ai jamais douté de ça.
- Je sais, répondit Véro en se retournant pour regarder David.
- Alors, c'est toi qui ne m’aime plus ?
- Je ne sais plus. Crois-tu qu'on a mélangé l’amour et l'amitié ?
- Non. On agissait pareil comme quand on était petits, la seule chose c'est que nos mains n’avaient pas de limites et on jouait à d’autres jeux.
Véro ne put s’empêcher de sourire en entendant ça. Elle se souvenait des yeux de David quand elle lui avait dit qu’elle l’aimait pour la première fois, ils étaient devenus brillants.
- Véro, répond. Dit quelques choses.
- Je suis bien avec toi, mais…
- Véro ! Dit David qui sentait ses larmes montés.
- Ah David, ne fait pas cette tête là. Je ne veux pas te faire de peine, ce n’est pas mon but, mais je ne sais plus où j’en suis.
David s’était retournée vers la fenêtre et avait remit sa tuque.
- Attends David !
- Attendre pourquoi ? Demanda David en se retournant. Tu as été clair.
- Ce n’est pas clair pour moi. Je ne veux pas que tu partes.
- Je ne veux pas partir, mais je ne veux pas rester ici et me faire dire que tu ne m’aimes plus. Ça me ferait trop mal.
Véro s’était mise à pleurer, elle s’était approchée de David et avait posé ses mains sus son visage et s'était fermer les yeux.
- David, embrasse-moi.
- Non.
- Pourquoi ?
- Je veux savoir si tu m’aimes toujours ou si tu me donnes de faux espoirs. Si je suis ici, c’est parce que c’est très sérieux.
Véro baissa la tête et prit les mains de David.
- Me permets-tu d'y penser ? Je veux venir dans tes bras et réfléchir si c’est ce que je veux pour toujours.
- Tu me demandes d’aller au lit avec toi pour que tu te décides ?
- Je veux juste réfléchir. Je comprends que pour toi c’est une chose sérieuse et ça semblait l’être pour moi, mais je n’avais jamais vraiment pensé à l’avenir. Comment on serait nous deux plus tard et maintenant je ne sais plus.
- Les filles sont trop compliquées !
- Tu as peut-être raison.
- Que vas-tu faire, maintenant ? C’est ça que je veux savoir.
- Je crois que je vais aller voir Éric.
- Pourquoi ? Demanda David sur ses gardes.
- Pour lui dire ma façon de penser. Je veux qu’il admette ses tords et qu’il comprenne qu’il ne peut pas venir voir une fille prise comme il l’a fait. Il disait avoir fait ça pour Allison. Allison voulait nous voir séparé pour son plaisir ou pour venir te voir après. Éric a joué un rôle, mais je n’étais pas consentante.
- Alors, si c’est ça. Pourquoi tu ne me l’as pas simplement dit et tout aurait pu s’arranger.
- Parce que j’ai cru pendant quelques instants que j’aimais Éric. Je ne sais pas pourquoi j’ai pensé ça, mais il m’a amené à remettre notre couple en question. Il m’a un peu réveillé et il m’a fait descendre de mon nuage.
- Si tu es pour revenir avec la réponse à ma question, alors va le voir ce Éric, mais je veux que tu me dises avant la fin de la journée si tu m’aimes.
- D’accord.
Véro fit un petit sourire et serra David dans ses bras avant de le laisser repartir. Véro alla donc s’asseoir devant son ordinateur pour prévenir Éric qu’elle allait lui rendre visite.