Épisode 19 : Ça prend du temps
Géraldine se leva encore plus fatigué qu’elle l’était lorsqu’elle s’était couchée. Elle avait très mal dormit, repensant toujours au visage de David lorsqu’il était venu les voir, c’était horrible. Géraldine avait trouvé que c’était comme si on avait enlevé toute vitalité à David. Alors, après s’être habillée, Géraldine se décida à appeler Marie, car elles devaient s’occuper de Véro et elle voulait avoir des nouvelles de David. Elle resta tout de même surprise d’entendre la voix de Marie, car elle était plutôt du genre à dormir jusqu’à très tard.
- Salut, dit alors Géraldine.
- Ah ! C’est toi, Gege, constata Marie en entendant sa voix.
- Ouais. Comment va ton frère ?
- Mal. Il ne veut pas sortir de sa chambre et il ne cesse de chanter leurs chansons, à lui et Véro. Il m’a quand même raconté ce qui c’est passé.
- Et alors ? C’était quoi ?
- Véro avait une aventure cachée avec le nouveau, Éric, dit Marie déçue.
- Je n’aurais jamais cru Véro capable de faire une tel chose ! Je ne peux pas croire qu’elle a fait ça.
- Moi non plus. Elle ne veut pas répondre non plus, ça fait trois fois que je téléphone et toujours rien. Je m’inquiète quand même un peu, mais David fait peur à voir. Il faudrait prévenir les gars pour qu’ils fassent quelques choses.
- Si tu veux, je m’en occupe. Tu pourrais aller chez Véro, toi.
- Je ne sais pas. J’ai toujours du mal à penser que Véro a trahi mon frère, c’est épouvantable. Je sais que c’est mon amie, mais là ce n’est pas pareil. Je suis désolée.
- Ce n’est pas très grave Marie, je vais aller la voir. Je comprends ce que tu ressens, ça aurait été pareil pour moi si ça avait été mon frère. Enfin, il faut quand même aller la voir.
- Ouais. Tu me rappelleras après, je m’occupe de Dav.
- Ok. Bye !
Géraldine raccrocha et se précipita immédiatement chez Véro. Ce fut Jeff qui répondit, il ne semblait pas avoir dormit, car il avait les yeux petits et de grosses cernes sous les yeux.
- Merde, ça n’a pas l’air d’aller, dit Géraldine en entrant dans la maison.
- Véro est inconsolable, dit-il pour toute réponse. Je n’ai pas dormi de la nuit. Elle ne m’aidait pas non plus avec sa musique forte. D’ailleurs, elle est rendue bizarre, mais tu peux monter la voir si tu veux.
- Ouais, c’est ce que j’étais venue faire, dit-elle en se dirigeant vers les escaliers.
Géraldine monta et n’eut pas besoin d’ouvrir la porte, car elle était déjà ouverte. Lorsqu’elle aperçut Véro, elle resta très surprise. Son amie qui était généralement bien habillée, portait un jeans larges et un grand chandail, qui appartenait à David. Véro ne s’était pas nettoyée de la veille, car elle avait encore du mascara noir sous les yeux. Géraldine entra dans la chambre, puis son amie se mit à trembler en la voyant arriver.
- Ça n’a pas l’air d’aller toi, dit simplement Géraldine.
- Je vais très bien, dit Véro en se retournant pour ranger un carnet.
- Je vois bien que ça ne va pas. Tu n’es pas maquillée, pas habillée et tu trembles, ça ne te ressemble pas du tout !
- J’ai changé, voilà tout.
- Ouais, en une nuit, dit Géraldine découragée.
- Je n’ai pas eu le temps de m’arranger et je ne m’attendais pas à avoir de la visite aujourd’hui.
- Même pas Éric ? Dit Géraldine qui ne voulait pas tourner autour du pot.
- Bien sûr, vous devez me prendre pour une pute de service, maintenant que vous avez vu la vidéo. Je pourrais dire la vérité, mais personne me croirait. Alors, je préfère me taire sur le sujet. Enfin, si tu crois que je suis assez stupide pour oser faire de la peine à un gars aussi extraordinaire que David, je te demanderais de quitter cette chambre. Sinon, on peut discuter.
- Tu me demandes de quitter, si je crois que tu as véritablement coucher avec un autre ?
- C’est ça.
- Alors, je ne crois pas pouvoir rester. Véro, j’ai vraiment cru que tu étais une fille super, peut-être même un peu trop, mais je ne peux accepter une chose pareil. C’est trop cruel, si tu aurais vu David hier…
- Je l’ai vu David, hier ! J’ai vu son visage lorsqu’il a vu le vidéo ! Je n’ai pas dormi de la nuit à cause de ça, maintenant je te demanderais de sortir d’ici et de ne plus jamais revenir. Tu vois, même de parler, avec toi, me rappelle David, dit alors Véro en pleurant. Je suis désolée, mais je n’ai plus envie de rien pour le moment.
- Mais…Véro…tu as besoin d’aide, dit Géraldine qui ne savait plus de quel côté se placer.
- Je n’ai pas besoin d’aide, mais je veux être seule, du moins pour le moment.
Géraldine regarda rapidement l’état de la chambre de Véro, puis soupirant en voyant la multitude d’objets cassés en mille miettes.
- J’aimerais avant que tu partes, que tu apportes ces choses avec toi, dit Véro en lui tendant une boîte.
- Qu’est-ce que c’est ? Demanda Géraldine intriguée.
- Tous les trucs qui pourraient me rappeler David, je ne veux pas que tu t’en débarrasses, mais je ne veux plus les voir. Maintenant, laisse-moi seule et merci d’être passée.
Géraldine allait ajouter autre chose, mais Véro s’approcha près de la porte pour lui montrer qu’il fallait qu’elle parte. Géraldine fit un petit signe de tête et sortit la tête baissé. Elle ne prit pas la peine de saluer Jeff et sortit immédiatement pour retourner chez elle. Elle se sentait tellement mal d’avoir vu son amie comme ça, surtout qu’elle avait remarqué qu’il y avait beaucoup de sang dans le lit de Véro. Elle retourna chez elle, puis se mit à pleurer lorsqu’elle entra dans sa chambre.
Jessy se réveilla ce matin là, avec une marque de son oreiller sur sa joue. Elle avait eut du mal à s’endormir, alors elle avait prit un comprimé à sa mère, pour aider à dormir. Elle s’était donc assoupie en peu de temps et là, Jessy se sentait plutôt bizarre. Elle se leva et prit quelques secondes avant de se souvenir des derniers événements, elle perdit aussitôt le sourire. Elle décida alors d’aller prendre un comprimé contre le mal de tête puis, se dirigea vers le téléphone pour appeler Chuck.
- Salut mon amour.
- Ah Jessy ! Ça va ?
- Pas pire.
- Tu sais ce que Dav a ? Demanda Chuck. Je veux dire que tu sais la cause de leur rupture ?
- Non. Toi ?
- Pierre m’a dit que Véro l’a trompé.
- Sérieux ? Dit Jessy surprise. Avec qui ?
- Éric, le petit nouveau de l’école. Je ne le crois pas trop, moi. Je ne pense pas que Véro a trompé Dav.
- Ah non ?
- Non. Véro n’est pas comme ça. Puis, tu te souviens avec Jonathan, elle n’était pas responsable et elle s’en voulait à mort. Je crois que Véro s’est fait avoir, puis que c’était un plan prévu à l’avance.
- Tu as peut-être raison. Sinon, Pierre a parlé à Dav ?
- Oui. Dav ne va vraiment pas bien. Il aimait tellement Véro qu’il avait l’intention de lui donner une bague de fiançailles pour sa fête. Pierre m’a dit que David lui racontait qu’il avait rêver qu’il épousait Véro. C’était vraiment sérieux pour David.
- Je sais et je croyais ça pour Véro aussi.
- Il faut l’aider elle aussi, elle a besoin d’aide, mais d’après Pierre ça ne sera pas chose facile. Sauf que je suis presque certain que pour Véro aussi c’était sérieux. Enfin, pour le moment, on est aussi bien de passer un peu à autres choses.
- Je suis d’accord. On ne pourra rien faire pour aujourd’hui, surtout si on n’a pas la tête reposé, dit alors Jessy.
- Alors, on fait quoi ? Tu as une idée ?
- Non.
- On pourrait peut-être aller à la patinoire avant que la glace fonde.
- C’est une idée, dit alors Jessy contente. On pourrait y aller juste tous les deux pour une fois. Qu’en dis-tu ?
- C’est une très bonne idée, ma belle.
Jessy sourit avant de dire à Chuck qu’ils pouvaient se rejoindre à la patinoire.
Marie entra dans la chambre de David sans même prendre la peine de cogner, puis elle l’aperçut assis par terre, une bière à la main. Marie alla s’asseoir à côté de lui, puis passa un bras autour de ses épaules.
- Ça va aller David, dit Marie pour rassurer son frère.
- Pour toi, répondit-il sèchement.
- Pour toi aussi ça va aller, Dav. C’est une mauvaise passe, mais tout finit par se régler.
- Pas cette fois, Véro était la femme de ma vie, je ne me vois pas vivre sans elle. Écoute, ce n’était pas une petite amourette pour moi, c’était ma seule amour et elle m’a trahi. Je ne sais plus ce qui va arriver, mais je sais que pour moi ça ne s’arrangera pas. Je ne serai pas heureux sans ma Véro.
- Je comprends, mais crois-tu que Véro t’aime toujours ?
- Je ne sais pas, Marie. Dans mes rêves, dans mon cœur, je voudrais que la réponse soit oui, mais dans la réalité, je ne sais pas du tout.
- Ça n’efface pas ce qu’elle a fait, même si elle t’aime…
- Je sais, mais je crois que je suis rendue à un point où je serais capable de pardonner, si la raison n’était pas qu’elle l’aimait. Je m’ennuie tellement que je crois que je serais prêt à la pardonner, mais je crois qu’elle va choisir Éric.
- Je ne sais pas quoi te dire.
- Moi non plus. Pour l’instant c’est trop bizarre pour moi. Je ne peux pas m’enlever Véro de la tête depuis hier soir. Elle doit quand même être fâché contre moi.
- Ah Dav, pense pas comme ça. De toutes façon, ce n’est pas ta faute, mais la sienne. Ce n’est pas toi qui l’a trompé !
- Je sais. C’est juste que mets-toi à ma place, si ce serait Pierre. Tu ferais quoi ?
- J’irais lui parler, je crois.
- Non, ça c’est sûr que tu ne ferais pas ça ! Tu t’en irais dans ta chambre, puis tu refuserais de lui parler ou de le revoir.
- Tu crois ?
- J’en suis certain, Marie. Tu es trop comme ça. Je ne suis pas vraiment certain de ta réaction, mais tu n’irais pas lui parler.
- Peut-être, mais toi tu veux faire quoi ? Rester enfermer dans ta chambre à te soûler, puis briser tout ce qui te fait penser à Véro ?
- Je sais, ce n’est pas cool, mais je vis ça comme je peux.
- Ce n’est pas la solution de noyer ta peine.
- Tu veux que je fasse quoi ? Je n’ai pas envie de rien faire. Tu te rends compte que j’avais en tête de l’épouser. Ça me fait trop mal, là.
- Ouais, mais il faudrait trouver quelque chose à faire pour te faire sourire.
- Oublie ça.
- Tu peux aller dehors un peu, ça te ferait du bien.
Marie passa sa main dans les cheveux de son frère pour les ébouriffer, puis le regarda faire un sourire en coin. Marie n’aimait pas voir David comme ça, elle détestait voir ses proches triste. Elle avait envie de débarquer chez Véro pour lui dire sa façon de penser, mais elle savait que David ne serait pas en accord avec cette idée, alors elle essayait de lui remonter le morale du mieux qu’elle pouvait.